Périnatalité & petite enfance

Accouchement physiologique, le parcours de la combattante !

Pour te donner l’opportunité de vivre ton souhait d’accouchement physiologique, ces étapes sont indispensables à connaître.

Je vais reprendre les statistiques données par Nina Narre dans son documentaire Faut pas Pousser que je te recommande chaleureusement pour la qualité des informations données et pour soutenir son travail (en financement participatif). Voici le lien vers Vimeo pour le visionner (en l’achetant au préalable, aussi disponible en 3 parties distinctes; film entier : 2h50) et la page instagram du film : fautpaspousser_ledoc

image du documentaire

Attention, si tu commences à me lire et que tu ne veux pas accoucher physio, je t’invite quand-même à regarder le premier paragraphe !

Première étape : VOULOIR un accouchement physiologique

Et pourquoi pas toi ?

Tu fais peut-être partie de celles qui veulent absolument la péri car tu ne veux pas avoir mal. Alors, tu comptes parmi les 80% de femmes qui accouchent en France.

Dans ce cas, je t’invite à revisiter ton histoire et celle des femmes de ta lignée pour voir d’où vient cette conviction, ces freins et ces peurs.

Y a t-il eu des mortes en couche ?
Une mère qui t’a dit qu’elle a horriblement souffert lors de ta naissance ?
Quel est ton rapport à la douleur ?

Il peut être intéressant de bouger les lignes en remettant en question ces idées (reçues) et ces peurs. Voici un article sur 12 peurs liées à la grossesse, l’accouchement et l’arrivée de bébé !

Nina Narre, dans son film documentaire Faut Pas Pousser, interview Marie-France Morel qui revisite l’histoire des naissances en France. Le mouvement féministe a également contribué à encourager la péridurale (pour ne plus que la femme souffre) et l’hospitalisation des accouchées (le seul moment où les femmes avaient des « vacances »). Collectivement, il y a donc eu cette croyance insufflée : « la femme moderne accouche à l’hôpital sous analgésie ».

Tu peux suivre mes podcasts en t’abonnant au blog, te renseigner sur le groupe facebook « Accoucher sans péri c’est possible », lire des ouvrages conseillés également dans mes articles, pour envisager cette possibilité.
Voici l’article qui retrace mon parcours avec les photos du deuxième.

4 bonnes raisons de projeter de vivre un accouchement physiologique

L’accouchement est un processus involontaire. Cela fait partie de l’instinct.

Comme nous sommes des êtres sociaux, notre conditionnement social a parfois pu altérer cette part instinctive. J’ajouterai également que les traumatismes vécus autour de la naissance dans notre lignée (mort périnatale, mort de la mère en couche etc) inhibent certains gènes qui rendent certaines ressources innées silencieuses. C’est le principe de l’épigénétique dont je parle dans cet article sur l’inceste.

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Je suis persuadée que les structures hospitalières permettent de répondre aux cas de figure « à risque » et ont leur utilité. Cependant, pourquoi en faire une norme ?

En effet, l’accouchement en France est considéré comme un acte médical. La pathologie est d’ailleurs au cœur de la formation des sages-femmes, qui sont d’excellentes techniciennes, mais qui sont démunies (en sortant de l’école) pour accompagner un accouchement sans analgésie. C’est ce que révèle le documentaire Faut pas pousser. La directrice de l’école de Toulouse le confirme et a pour souhait d’amener plus d’équilibre entre le « tout analgésie ou tout physio ».

Peut-on envisager, en tant que parturiente, de vivre un accouchement dans lequel l’intervention est strictement limitée pour ne pas entraver le processus naturel prévu par nos gènes ancestraux ?

La physiologie c’est quoi d’ailleurs ?

C’est : pas de déclenchement, pas de péridurale, pas d’instrumentation, pas d’épisiotomie, pas de césarienne, pas de perfusion ; c’est par voie basse, c’est préserver l’intimité de la femme (en son et en paroles, en lumière, en nombre de personnes présentes), son rythme et ses souhaits (boire, manger, aller aux toilettes, se mouvoir etc).

1- Éviter les risques liés à la médicalisation de l’accouchement

Faire une péridurale a aussi son lot d’inconvénients : accouchement plus long (l’effet de l’anesthésiant ralenti le processus), l’utilisation du syntocinon (ocytocine de synthèse) entraînant un risque plus élevé de césarienne (source: docu Faut pas pousser), perturbation du lien d’attachement mère-enfant, allaitement plus difficile à mettre en place (bébé moins vigoureux pour téter), effets indésirables de l’analgésie pendant et après l’accouchement.

2- Reprendre ton autonomie et ton pouvoir sur toi, ton corps, ta santé

La plupart des témoignages que je reçois pour ma série de podcasts sont des femmes qui ont vécu un premier accouchement médicalisé en maternité (parfois traumatique) et qui pour les naissances suivantes, ont préféré se donner les moyens d’accoucher de manière physiologique. Ce n’est pas par hasard.

La sphère médicale infantilise encore beaucoup les personnes, dont les femmes. Prendre les rênes sur son accouchement est une manière de se pousser à être adulte (faire des choix appropriés pour soi) et de se préparer au parent que nous allons être (être un adulte pilier pour son enfant).

Je rejoins ce que disait ma première interviewée, Molly : les femmes doivent se renseigner. C’est comme cela qu’elles reprendront leur propre pouvoir.

3- Sentir ton bébé, oser l’expérience de l’intensité, te sentir puissante

C’est un cadeau merveilleux que de sentir ce passage.

C’est le premier contact. Pourquoi s’en priver ?

Généralement, on se sent fière d’avoir vécu cette épreuve, ce rite de passage. C’est un vrai empuissancement. Alors bien-sûr, il ne s’agit pas de se sentir minable en ayant opté pour la péridurale, mais plutôt de voir ce que l’on aurait à gagner en n’y faisant pas appel.

4- Quand les individus bougent, la société bouge

L’accouchement physiologique est un acte politique.

Nos droits, c’est comme la liberté, ça se prend, ça ne se quémande pas. Si de plus en plus de femmes arrivent avec un projet clair (une doula peut aider les couples dans cette démarche), si les couples refusent catégoriquement tel ou tel acte, les structures hospitalières seront tôt ou tard obligées de modifier leurs protocoles et leurs choix politiques et économiques.

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Deuxième étape : POUVOIR vivre un accouchement physiologique

Ton état de santé ou tes particularités de grossesse

Que ce soit en maternité, en maison de naissance ou à la maison avec une sage-femme, il y a généralement des conditions à remplir. Si tu es dans ces situations, il te sera généralement refusé :

– diabète insulino-dépendant

– surpoids

– hypertension

– utérus cicatriciel (suite à un traumatisme ou une opération telle que césarienne)

– antécédents d’hémorragie

– ton âge

– tu attends des jumeaux ou des triplés

– positionnement du bébé en siège

– macrosomie (bébé trop gros)

– rupture (en réalité fissure) prématurée de la poche des eaux

– dépassement de terme

En réalité, le documentaire Faut pas pousser révèle qu’au final, seules 10% des femmes qui accouchent en maternité seront acceptées dans leur choix d’accouchement physiologique en salle nature ou en maison de naissance, et à peine 7% le vivront.

Retrouver un bon état de santé

Pour éliminer les 3 premières pathologies ci-dessus, je t’invite à te renseigner sur le programme nutritionnel en ligne GYVAIS que je soutiens. L’accent du programme est plus mis sur la silhouette que sur la santé mais je t’affirme qu’en le suivant, tu auras des effets positifs notoires sur ta santé. Tu peux le commencer enceinte également. Donc, si tu es à risque de diabète ou qu’un diabète s’est déclaré depuis peu chez toi, clique vite sur la bannière pour en savoir plus ou bien lis l’article que j’ai écrit à ce sujet.

Tenter l’accouchement physiologique pour les autres cas de figure

Ce que je vais dire est une hypothèse mais je pense qu’en étant ferme et insistant, il est possible de tenter l’accouchement physiologique pour un bébé en siège, une macrosomie (il y a souvent une marge d’erreur dans les mesures du bébé en échographie), un dépassement de terme et l’âge. Cela me semble important de prendre l’avis médical de plusieurs sages-femmes au sein de différentes structures pour te forger ton avis et user de discernement.

Personnellement, lors de ma première grossesse (projet d’accouchement à domicile), j’ai été perturbée par les peurs véhiculées par la sage-femme de l’hôpital à propos de mon col qui commençait à se dilater à 8 mois de grossesse. J’ai appelé la sage-femme qui me suivait et qui m’a rassuré tout de suite. Les peurs du personnel hospitalier ne sont pas toujours adaptées car leur vision est orientée « pathologie ». Au final, j’ai pu mener à bien mon projet.

Le déclenchement tu éviteras

Le déclenchement, ou induction, est de 2 types: mécanique ou hormonale.
Mécanique de maturation (insertion d’une sonde munie d’un petit ballon dans le col pour qu’il dilate à 3 cm)
Hormonale de maturation (insertion d’un gel de prostaglandine dans le col et/ou le vagin. Le col changera alors de consistance et d’élasticité)
Mécanique de déclenchement (décollement des membranes « stripping » à l’aide d’un doigt inséré entre la membrane et la paroi de l’utérus lors d’un examen vaginal)
Hormonales de déclenchement (administration d’ocytocine par voie intraveineuse pour augmenter la quantité d’hormones en circulation dans le sang). Au Québec, 80% des femmes reçoivent de l’ocytocine à un moment donné ou un autre de leur accouchement.

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Mathématiquement parlant, pour des maternités de type 2 ou 3, l’organisation des structures hospitalières en France fait qu’ils sont obligés de déclencher les naissances pour pouvoir accueillir tout le monde. C’est Amina Yamgnane, gynécologue obstétricienne, représentante du collège national des gynécologues et obstétriciens français, qui le dit dans l’interview du même documentaire. Cela vient d’un choix politique.

Il y a en France 23% de déclenchements, alors que l’OMS recommande de ne pas dépasser les 10%.

Donc si tu te pointes à la maternité avec un vague souhait d’accouchement physiologique, voire que tu présentes ton plan le jour J (comme le témoigne Mégane), sache qu’ils suivront leur protocole comme d’habitude. Bien souvent, ils te diront que « c’est pour la santé du bébé ». En réalité, c’est pour l’organisation de l’hôpital.

Les seules raisons valables pour le déclenchement sont :

– la pré-éclampsie diagnostiquée (5% des grossesses)

– la cholestase gravidique (maladie qui affecte le foie) (1 à 2% des grossesses)

– le diabète déséquilibré

– une malformation sévère

70% des déclenchements sont des propositions, mais souvent prises à tort pour une solution à un risque vital.

Donc si tu es déclenchée pour les raisons suivantes, tu peux refuser sans risquer pour la vie de ton bébé :

– macrosomie (bébé trop gros)

– retard de croissance intra-utérin (bébé trop petit)

– hydramnios (trop de liquide amniotique)

– oligoamnios (pas assez de liquide amniotique)

– dépassement de terme (variable selon les maternités, le collège des gynécologues et obstétriciens de France s’entend pour dire que le terme est dépassé à la 42e semaine d’aménorrhées (SA)).

– rupture prématurée de la poche des eaux (il s’agit en fait d’une fissure qui concerne que la couche extérieure)

40% des femmes déclenchées regrettent de ne pas avoir été consultées ni informées des effets secondaires liés au déclenchement. Le syntocinon (l’ocytocine de synthèse) utilisée pour le déclenchement prive la femme de ses endorphines autrement sécrétées naturellement dans une mise en travail spontanée.

Le déclenchement entraîne un accouchement souvent plus long, plus fatigant, conduit généralement à la péridurale puisque les contractions sont plus intenses (car provoquées artificiellement) et plus difficiles à supporter pour le bébé.

D’où l’importance de bien s’informer pour prendre une décision éclairée et de bien s’affirmer aussi !
Et aux futures pères (et aux femmes des couples homo) : c’est le moment de protéger votre compagne !!

Très personnellement, je pense que les gestes barrières qui ont été mis en place depuis début 2020, ont entraîné un énorme manque au niveau du sens du toucher (câlin, baisers) qui se fera certainement sentir dans la difficulté pour les femmes à produire de l’ocytocine naturellement. Donc si tu souhaites mettre un coup de boost à ton ocytocine naturelle, fais des câlins, vois des gens, fais-toi masser !

Sources :
– Film Nina Narre https://www.ninanarre.com/
– Ecole Cybele https://ecolecybele.com/
– Autres sources dans l’article

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7 commentaires

  • Anonyme

    Effectivement, ce n’est pas simple de faire la part des choses quand le personnel médical commence à dire que la santé du bébé ou la nôtre est en jeu… L’accouchement en maternité est dans certains cas nécessaire, mais il est vrai que les femmes sont aujourd’hui dépossédées de leur accouchement. D’autant plus que les SF pratiquant les accouchement à domicile se font rares.

  • David J

    Étant passionné d’apprentissage, le jour où la décision d’avoir un enfant sera prise, le premier réflexe sera de se renseigner. D’ailleurs, je ne suis plus vraiment fan de la médecine moderne, et même pour l’accouchement je constate qu’il y a beaucoup de choses à savoir.

    Beaucoup d’informations condensé en un seul article, top pour toutes les mamans et futures mamans ainsi que pour les personnes dont les papas qui voudraient se renseigner.

    Merci à toi pour cet article 🙂

      • Valériane

        Merci pour cet article qui résume déjà bien des choses. Tant que tout va bien, il n’y a aucune raison d’intervenir lors d’un accouchement ! Je prends conscience de cela pendant ma première grossesse (ce qui est déjà une chance) et encore un sujet sur lequel je me demande pourquoi nous n’apprennons pas tout ça depuis notre jeune âge 🤯 Un pas devant l’autre pour plus de conscience 😊

  • Cindy

    Merci pour ton partage très complet ! N’ayant pas d’enfant j’ai appris beaucoup sur le sujet !
    J’ai apprécié le lien vers ce fabuleux documentaire 🙂
    Très intéressant ! 🙂

  • Jenni

    Merci pour cet article car on ne parle en effet que trop peu d’accouchement physiologique en France. Je m’étais énormément renseignée et formée pour mon premier accouchement avec une SF hypnothérapeute qui m’a formée à l’auto-hypnose pour que je puisse gérer (presque) seule avec mon mari. C’était une expérience de dingue et exceptionnelle, l’équipe médicale a été d’un grand soutien et écoute. Ils ont parfaitement suivi notre projet de naissance. J’ai pu accéder à la salle nature. En revanche, il y avait une chose que je ne savais pas, c’était dans quel cas accepter la péri. J’ai fait une dystocie au démarrage (on ne m’en avait jamais parlé), j’ai eu un travail de 36h, dont les 2 dernières ont été faites sous péridurale, je ne pouvais plus continuer. Donc accouchement physio je suis pour à 100% (c’était mon objectif) mais sous réserve de quelques conditions : savoir accepter l’aide (rupture de la poche des eaux, péri,..) quand cela devient nécessaire. Mais surtout, surtout : se préparer tôt (j’ai commencé le 3ème mois) apprendre, se former à un accouchement physio, que ce soit avec des lectures (« Accoucher autrement » est top) qu’avec des formations complémentaires, j’ai fait de l’hypnose mais il existe plein d’autres types de préparations à la naissance. Les cours de préparation à la naissance classique, a mon avis, ne suffisent pas et sont trop axées sur un accouchement médicalisé. La préparation à la douleur est clé, je n’aurais jamais tenu une trentaine d’heures sans l’auto-hypnose, la douleur doit être domptée car elle est fulgurante, sur la fin j’ai vraiment cru qu’on m’arrachait le corps. Mais je comprends tout à fait le terme empuissancement, après mon accouchement (au final sous péri mais par voie basse, mon travail a pu me faire éviter la césarienne !) je n’étais pas seulement fière, je me suis sentie incroyablement puissante. Cela m’a donné une confiance en la vie, en mon rôle de mère, que jamais je n’aurais imaginé. Voilà c’était mon « petit » témoignage perso qui j’espère pourra aider les autres mamans à faire leur propre choix 🙂

    • Bastienne

      Merci pour ton témoignage super puissant Jenni ! Il montre l’intérêt d’une préparation en amont, notamment sur la gestion de la douleur et la physiologie de la naissance. Ce que j’aime dans ton histoire, c’est que malgré la péridurale à la fin, tu t’es sentie actrice de ton enfantement, et il te laisse une marque d’empuissancement. Cela me paraît être le plus important !
      Bien « se préparer à l’accouchement » consiste aussi à envisager la possibilité de la péridurale et de la césarienne. Car ça fait partie des éventualités.

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