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Périnatalité & petite enfance,  Soin

7 moyens d’éviter les déchirures du périnée et comment les soulager

Découvre dans cet article comment éviter les déchirures du périnée pendant l’accouchement et comment en prendre soin si elles ont eu lieu. Les conseils sont valables après une épisiotomie également. Il y a également une astuce aromathérapeutique pour soulager et améliorer l’aspect de la cicatrice de la césarienne.

A- Éviter les déchirures du périnée

Je pense qu’aucune femme n’aime être meurtrie au niveau de ses parties génitales. La naissance étant une épreuve déjà énorme en soi, plus on évitera les difficultés physiques, plus cela contribuera à la bonne remise en forme de la mère, à son état émotionnel et au lien mère-bébé.

éraillure de la couche supérieure de la peau pour le 1er degré jusqu’à une déchirure profonde des muscles du périnée au rectum

Je me suis interrogée sur ce sujet et j’ai demandé leur avis à des femmes sur le groupe Facebook Échange sur l’accouchement à domicile.

1- Éviter l’épisiotomie

L’épisiotomie est une incision du périnée vers l’anus ou la cuisse, qui permet d’élargir le vagin pour favoriser la sortie du bébé au moment de l’expulsion. Elle est censée éviter les déchirures naturelles.

Voici des schémas qui montrent 2 différentes incisions pratiquées :

C’est une pratique assez répandue même si elle est en baisse, et largement discutable. En effet, une femme qui a l’opportunité de donner naissance en pouvant bouger à sa guise, de se mettre dans des positions favorables en écoutant son instinct, n’a pas nécessairement de déchirures. Donc, on peut se demander si l’épisiotomie n’est pas juste une invention pour favoriser « l’accoucheur ». C’est selon moi, une pratique à utiliser avec parcimonie, et non systématiquement.

Si tu ne souhaites pas subir cette incision, tu devras le signaler dans ton projet de naissance. Voici un document sur la boutique en ligne, qui te permet de voir tous les éléments et détails à construire pour ton projet de naissance.

2- Accoucher sans analgésie péridurale

L’accouchement sous analgésie péridurale fait que la femme sent moins voire plus du tout ce qu’il se passe dans la partie basse de son corps. Elle est donc guidée pour sentir quand elle doit pousser, au moment d’une contraction qui se voit au monitoring.

Cela s’appelle la poussée obstétricale, poussée bloquée ou poussée dirigée.

Il est ainsi demandé à la parturiente de prendre une grande expiration et de pousser sans expirer pendant 10 secondes en faisant un décompte. Ce cycle est répété 2 à 3 fois par contraction.

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Elle est avantageuse pour le personnel hospitalier. Et elle peut amener le bébé à sortir plus vite. Néanmoins, elle a pour inconvénient d’augmenter les déchirures, être nocive pour les organes (descente d’organes) et d’entraîner une baisse du rythme cardiaque du bébé.

Si tu veux favoriser un accouchement physiologique, je t’invite à lire l’article « Accouchement physiologique, le parcours de la combattante », qui se base sur le film documentaire Faut Pas Pousser (on est dans le thème !!). Cela pourra t’éviter de mauvaises surprises en comprenant qu’il est important de bien se renseigner en amont.

3- Favoriser la poussée physiologique

Aussi appelée poussée en expir, elle s’apparente à une poussée réflexe, c’est à dire, qui ne peut être contrôlée, comme l’envie de déféquer. Cette poussée se fait sur l’expir en contractant les abdominaux. On peut l’accompagner de vocalises aux sons graves.

La femme qui n’a pas d’analgésie péridurale sent naturellement quand elle doit pousser !

La majorité des témoignages des femmes du groupe virtuel s’est retrouvé dans cette catégorie. Plusieurs femmes sentent également qu’elles n’ont pas dû pousser, mais que l’utérus a fait le job seul, il a comme « soufflé » le bébé.

En principe, le bébé fait des allers et retours et sort moins rapidement qu’avec une poussée obstétricale. Ces va-et-vient permettent de « masser » le périnée, de le rendre plus souple jusqu’au moment de la sortie de la tête, puis généralement du reste du corps sur une seconde contraction. Cela permet au bébé de faire une rotation interne, il tourne sa tête et aligne ses épaules avec la sortie.

Attention : Si l’on accélère le processus en poussant en dehors de la contraction, c’est là que grandit le risque de déchirure. C’est ce qui m’est arrivé pour mon second bébé, car je voulais qu’il sorte rapidement pour cesser toute douleur.

4- Favoriser une position physiologique

Pour éviter les déchirures du périnée, il est judicieux d’adopter des positions d’accouchement plus favorables à la sortie du bébé, surtout pendant la phase d’expulsion. Tu peux voir dans la boutique en ligne le document qui reprend les étapes de l’enfantement.

Les positions verticales (accroupie, sur un genou, suspendue à une écharpe, à 4 pattes) favorisent la descente du bébé grâce à la gravité, elles sont également plus ergonomiques et amenuisent le risque de déchirure.

5- Massage du périnée

Le massage du périnée se fait avec une huile végétale la plus neutre possible ou un mélange exprès comme celui de Weleda. Du lubrifiant peut faire l’affaire également. Weleda expose les divers bénéfices à ce massage :

– La conscience et la connaissance du périnée

– L’évolution vers la maîtrise du périnée

– L’inhibition du réflexe défensif qui freine la progression du bébé

– La limitation des déchirures périnéales et des épisiotomies par l’augmentation de l’élasticité des tissus

– Les touchers vaginaux sont moins désagréables, car la femme sait se relâcher et indiquer à l’examinateur le moment où elle se sent prête pour l’examen

– Entraîner le souffle en lien avec la détente du corps et de l’esprit

– Faciliter la reprise de la sexualité après la naissance

Il est conseillé de le pratiquer à partir de 35 ou 36 semaines de grossesse, 2 à 4 fois par semaine.

En voici les étapes, expliquées également dans cette vidéo.

massage pour les déchirures du périnée

– Se laver les mains. Le moment après la douche est le plus approprié.

2 positions sont possibles :

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– Couchée avec des coussins sous le dos et la nuque pour être surélevée.

– Debout avec un pied sur une chaise.

– Application d’un peu d’huile de massage sur le pouce et insérer le pouce dans le vagin, le reste de la main est dirigée vers le bas.

– 3 mouvements principaux sont possibles de 10 fois chacun suffisent :

– étirement du vagin vers le bas

– étirement du vagin sur le côté en forme de demi-cercle, comme en passant le pouce à l’intérieur d’un bol

– frottement de la peau entre le pouce et l’index, comme de petits cercles entre eux.

6- Pratiquer les bains dérivatifs

Alors que je n’avais pas encore construit mon site internet, j’avais témoigné pour celui d’Anne-Laure Brunelle « Naturelle Maman » sur les bienfaits du bain dérivatif pour éviter les déchirures.

Pendant ma première grossesse, j’ai été accompagnée par les femmes du collectif d’habitats dans lequel je vivais. La majorité d’entre elles avaient accouché à la maison, avec ou sans assistance médicale ici ou ailleurs. Je découvrais ainsi le monde de la maternité avec une vision très respectueuse de notre nature profonde. L’une d’elle me dit un jour que sa sage-femme avait constaté que les bains dérivatifs semblaient favoriser un périnée intact, et qu’elle le conseillait désormais à toutes ses parturientes.

Ce que je fis.

Je n’eus aucune déchirure, juste quelques éraillures, après un processus d’expulsion d’environ 1h, malgré une position sur le dos.

Cette information est empirique et n’a pas été vérifiée scientifiquement.

Les bains dérivatifs ont été vantés par la navigatrice France Guillain, qui les pratique et les conseille pour de nombreuses autres vertus. En lisant son livre sur le bain dérivatif, j’avais l’impression que c’était la nouvelle méthode de santé miracle ! Mais ceci dit, c’est toujours bon à savoir.

Le bain dérivatif sert à ramener à la normale la température interne en la faisant descendre de quelques dixièmes de degrés Celsius. Elle permet de faire circuler les graisses brunes ou fluides (fabriquées par l’alimentation) qui chassent les graisses épaisses. Cela a un effet anti-douleur et anti-inflammatoire, augmente la sérotonine (hormone anti-stress et de la bonne-humeur) et l’immunité.

Pour le pratiquer, il existe 2 manières :

– Mouiller son périnée avec de l’eau bien fraîche, avec un gant de toilette pendant 2 fois 20 minutes chaque jour. Pour cela, il faut un bidet ou bien un seau et une planche posée dessus, un gant de toilette. On s’assied sur le bord du bidet ou sur la planche posée en travers du seau et on rafraîchit le périnée et le bas des plis de l’aine à l’aide du gant plongé sans cesse dans l’eau fraîche.

Les 2 inconvénients principaux sont la difficulté à rester confortable et en bon équilibre sur la planche, et le fait de ne pouvoir rien faire d’autre. Mais ce dernier inconvénient peut aussi se transformer en avantage : prendre le temps de vivre l’instant présent, de lire un livre en le tenant avec l’autre main, ou de regarder des vidéos.

– La méthode des poches de gel Yokool que l’on place dans la culotte le temps que l’on souhaite par jour après les avoir laissé au congélateur. On peut ainsi continuer à vaquer à ses occupations.

7- La méthode EPI-NO

La technique Epi-no est une méthode de préparation à l’accouchement qui consiste à insérer un ballonnet gonflable dans le vagin pour l’assouplir et ainsi éviter déchirures et épisiotomie le jour J.

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Je n’ai personnellement jamais testé cette méthode.

Elle est controversée et n’est pas recommandée par le CNGOF (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français) qui estime qu’elle est inefficace.

Cependant, des sages-femmes la recommandent.

Il y a encore peu de recul sur cette technique car les études sont insuffisantes, notamment sur l’état du périnée en post-partum.

De plus, cette méthode étant utilisée hors de l’accouchement et sa cascade hormonale qui permet aux tissus de se dilater naturellement, elle n’est pas physiologique. On peut se demander si elle ne créerait pas de lésions internes hors du contexte de l’accouchement.

Enfin, cela reste assez coûteux (150€) comparé au massage du périnée avec un résultat similaire, qui en plus, a pour vocation de se mettre en lien avec son corps, contrairement à un dispositif technique.

Avoir un gros ou petit bébé change t-il la donne ?

D’après les témoignages reçus sur le groupe, il semblerait qu’il n’y ait pas de lien entre les déchirures et le poids du bébé. Certaines femmes ont par exemple eu un bébé de 3kg et ont été déchirés alors que pour le suivant de 4kg, il n’y en eu aucune.

B- Soulager les déchirures naturelles du périnée et celles dues à l’épisiotomie

Qu’il y ait eu des points de suture ou non, voici ce qui peut soulager les déchirures :

1- Arroser le périnée avec de l’eau tiède au moment d’uriner

Cela peut réduire la sensation de brûlure.

2- Teinture mère de calendula et argile

Se procurer de la teinture mère de calendula, diluer l’équivalent d’un bouchon de teinture mère dans un litre d’eau. Après l’accouchement, nettoyer son périnée avec ou sans gant de toilette avec cette eau à la teinture mère.

Saupoudrer ensuite le périnée avec de l’argile verte ou blanche en poudre.

A faire 2 fois par jour.

Personnellement, après la déchirure de mon 2e accouchement, ma sage-femme pensait que j’aurais pu nécessiter 2 ou 3 points de suture. On a décidé de ne rien faire, et la déchirure s’est remise seule avec cette solution.

3- Mélange d’huiles essentielles et huile végétale

Le mieux est de faire préparer ce mélange en pharmacie.

8% d’huile essentielle de Ciste Ladanifère

4% d’huile essentielle de myrrhe amère

3% d’huile essentielle d’immortelle

75% d’huile végétale de macération de millepertuis.

Faire pénétrer quelques gouttes du mélange localement au niveau de la cicatrice de l’épisiotomie ou de la déchirure, à même le périnée, 3 fois par jour si possible, jusqu’à amélioration de l’aspect et de la sensibilité de la zone.

C- Soulager la cicatrice de la césarienne

Pour améliorer une cicatrice issue d’une césarienne, voici ce qui peut te soulager.

A faire préparer en pharmacie également.

5% d’huile essentielle de lavande aspic

5% d’huile essentielle de ciste ladanifère

10% d’huile essentielle de melaleuca alternifolia

80% d’huile végétale de rose musquée

Faire pénétrer 6 gouttes du mélange sur le bas ventre au niveau de la cicatrice 3 fois par jour pendant une semaine, puis 2 fois par jour jusqu’à cicatrisation totale.

Sources :
Formation Cybele Doula et coach périnatale
Formation en ligne sur les huiles essentielles par Elske Miles
Quantik Mama, préparation virtuelle à la naissance
Petit traité de la naissance libre vol.1 – Cynthia Durand
Témoignages du groupe facebook
Liens dans le texte

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