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Combattre l’inceste, ça commence par là

Tu as peut-être vu passer l’information à propos d’histoires d’inceste qui ont éclaté dans la famille Duhamel et Berry.

Je ne sais pas ce que ce type d’info te fait à toi ?

Pour ma part, je sais que c’est un sujet sur lequel je suis sensible. En lien avec ce thème, tu seras certainement intéressé.e par lire mon article sur la violence éducative ordinaire.

Il m’arrive de pleurer de savoir que des enfants vivent encore cela.
Je me sens en colère que des pédophiles soient des personnes à la tête de grandes écoles, tribunaux, institutions en tout genre car j’aspire à ce que le monde ait des dirigeants exemplaires, intègres et sains d’esprit.

Il n’y a qu’à voir dans quoi sont mêlés les têtes couronnées, politiciens et dirigeants de grandes entreprises dans le livre sur l’affaire Epstein.

Tous concernés par ce fléau

L’enfant, son innocence brisé en un acte, qui le met à une place d’adulte et qui l’exclue de la famille automatiquement.
S’il y a de la sexualité entre membres d’une même famille, alors, pour maintenir en vie cet enfant (ne pas tomber dans la folie ou le suicide) le cerveau de l’enfant lui dit qu’il ne fait pas partie de cette famille.

Les statistiques sont quand-même effrayantes. Selon l’association Pas de Secret, 1 français sur 10 a été victime de crime sexuel (en moyenne vers l’âge de 7 ans).

Cela veut dire une chose : c’est que l’on est tous concerné.e.s de près ou de loin par ce fléau. Je suis à peu près certaine que toutes les familles de France et du monde sont concernées, entre aujourd’hui et 60 ans en arrière.

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Le mouvement #metooinceste montre clairement que beaucoup de personnes sortent du silence et osent dénoncer. C’est le cas de mon amie Séverine, qui raconte son histoire dans son livre Inceste, en vente dans les boutiques. Bouleversant, poignant et porteur d’espoir pour les victimes car elle y présente de nombreuses thérapies !

Tu peux témoigner sur le site internet de l’association Pas de Secret.
Tu peux y recevoir du soutien car de nombreuses associations y sont référencées.

Pour les personnes qui ne l’ont pas vécu dans leur chair, il y a tous les messages incestuels qui ont été reçus et qui ont des conséquences dans la vie de la personne comme le fait de construire une relation amoureuse, vivre des relations sexuelles épanouissantes etc.

Voilà ce que j’appelle des actes «incestuels », ceux que certains pourraient qualifier de « pas si choquant » :

– le grand-père qui demande à sa petite-fille de 9 ans si elle a des poils pubiens,
– quand l’oncle fait cette blague vaseuse : « toi tu es comme les cathédrales, tu as les seins à l’intérieur » ou tire les bretelles du soutien gorge.
– regarder le cousin et la cousine jouer, puis rigoler en imaginant qu’ils sont amoureux.
– laisser la petite-fille dormir avec le grand-père (encore plus si celui-ci a une tendance incestueuse ou est déjà passé à l’acte par le passé)
– obliger un enfant à faire un bisou à un adulte (de la famille ou étranger à la famille) alors qu’il n’en a pas envie

Dans le pire des cas, il y a passage à l’acte. Alors commençons par ne plus cautionner ce qui entraîne les passages à l’acte.

Conséquences de l’inceste sur les générations futures

Même quand tu n’as pas vécu le passage à l’acte dans ta chair, ton corps sait et sent que telle phrase ou tel acte n’est pas correct ni adapté. Tu peux même parfois en souffrir, et tu ne comprends pas pourquoi parce que tu sais que tu n’as rien vécu de tel. Le cerveau émotionnel se rappelle de tout, les transmissions épigénétiques existent bel et bien. Cela veut dire que tout traumatisme de ce genre est transmis à la descendance et rend silencieuses certaines de tes ressources pour pouvoir bien fonctionner dans la vie.

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La bonne nouvelle, si j’ose dire, c’est que l’on peut guérir de ces traumatismes et enrayer la cicatrice marquée dans la lecture de l’ADN. Une thérapie que je connais bien est celle de la pratique en épigénétique. Mais il en existe d’autres.

Je cite ici le remarquable passage du livre écrit par ma sœur :

« Imaginons une femme qui subit un viol. Pire, des attouchements sexuels au sein de sa propre famille. Un inceste réel, consommé. Mais elle ne dit rien, elle se tait. Cet événement sera sa patate chaude. Elle la transmet à sa fille en espérant la voir disparaître, mais la fille subit des attouchements, elle aussi. Sa mère lui dit « tais-toi ». Autrement dit, garde ta patate chaude, débrouille toi avec. Et lorsque la fille devient mère à son tour, elle transmet la patate chaude pour tenter de s’en délester.

La petite fille ne subit rien, elle, mais elle est bloquée dans son corps, bloquée dans sa sexualité. Elle sent la patate chaude qui la brûle, mais quand elle demande d’où elle vient, on lui dit « c’est à toi, débrouille toi, moi je n’y suis pour rien ». Comme si la patate chaude était une tare qui avait spontanément poussé en elle. Personne ne lui dit « elle vient de ta grand-mère, de ce qu’elle a subi et qu’elle n’a jamais osé dénoncer ». Personne ne la rassure. Au contraire, on l’enfonce. Car la petite fille veut se débarrasser de la patate chaude. « Non, tu dois la garder, c’est comme ça qu’on te reconnaît comme faisant partie de la lignée ».
Tu dois souffrir.
Tu dois te taire.
Tu ne dois surtout pas écarter les jambes et faire entrer un homme…Y prendre du plaisir ? Tu es le diable…Comment oses-tu prendre du plaisir avec ton corps alors que tes ancêtres ont souffert à cause des hommes ? Tu dois rejoindre le combat. Sauf que les hommes ne m’ont rien fait de mal… »

Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières, on peut aussi dire que ce sont les petits actes inappropriés comme ceux cités au dessus qui font ensuite les pires passages à l’acte. L’histoire de Valérie Bacot en est un exemple bouleversant.

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Si l’on veut sortir de ce mal sociétal, il y a à dénoncer et juger les personnes qui passent à l’acte ainsi que celles qui ne font rien pour protéger les enfants.

Enfin, il y a pour chacun et chacune d’entre nous à prendre conscience de l’ampleur du phénomène sociétal, à nettoyer les mémoires coincées dans nos cellules, et à décider de ne plus cautionner de tels actes, aussi anodins puissent-ils paraître. Cela se fait souvent au prix de couper avec des loyautés familiales. C’est une question de choix : est-ce que je garde un contact rapproché avec un père ou un oncle incestueux parce que « c’est la famille » ou est-ce que je choisis de protéger mes enfants ?

Quelles sont les petites choses comme celles-ci que tu décideras de ne plus laisser passer ?

Si vous avez aimé l'article, que dites-vous de le partager ? ;)

2 commentaires

  • Valériane

    Merci de parler de ce sujet tellement important. Selon moi, c’est LE sujet prioritaire à tous points de vue pour la construction de l’homme et j’inclus toutes les violences dans ce sujet là je veux dire par la le fait de pouvoir guérir des traumatismes violents ce qui empêchera les auteurs de crime de recommencer et stoppera ces atrocités. J’ose espérer faire mon petit colibri !

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