1er écueil de la CNV : croire qu’avoir une opinion, c’est être jugeant
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Ce que je nomme écueil correspond à des croyances limitantes « pièges » qui peuvent s’ancrer en nous en apprenant la Communication Non Violente (CNV), ou avec tout autre type d’enseignement (ton éducation, des stages divers et variés…).
Certains des écueils répartis dans les différents articles correspondent aussi à ma propre compréhension et vécu de la CNV et …de la vie 😉
Dans les stages CNV, j’ai appris qu’une pensée et une opinion sont des jugements. Ces jugements découlent de ce que l’on pense être bien ou mal, bon ou mauvais, sur la vie, sur nous, les autres.
On les distingue des faits, appelés aussi « observations ».
Ce dont je vais parler est parfois appelé en stage « le chacal spirituel ou chacal New Age », la voix en nous qui nous murmure « juger, c’est mal », « tu ne devrais pas juger » !
Alors que certains de mes articles aux opinions parfois tranchées ont heurté quelques personnes, je me suis demandée si j’étais dans le jugement de ceux ayant une façon de faire différente de la mienne. Moi qui ai toujours eu une grande empathie et l’esprit ouvert à plein d’opinions différentes, plus j’avance en âge et en expérience de vie, plus je sens ce qui me correspond ou pas, et j’affine mes opinions.
Ce questionnement vient aussi du fait que plusieurs fois, j’ai entendu des débutants en CNV ne pas oser dire ce qu’ils pensent (en s’arrêtant de parler ou en se justifiant), et vouloir traduire cette pensée directement en Sentiments et Besoins.
1/ Est-il réellement possible de distinguer l’observation (ou les faits) du jugement (de nos pensées) ?
Voici l’écrit que j’ai demandé à un ami qui s’est toujours intéressé au langage. Je le cite :
« Notre système sensoriel extrait quelques informations de notre environnement, parmi une infinité (Voir Le différentiel structurel) ce qui permet de nous déplacer, d’interagir etc. Mais cela ne nous donne pas accès à la Réalité dans sa totalité.
Ensuite, nous étiquetons nos perceptions, pour nous repérer, classer, analyser et pouvoir échanger des informations sur ce que nous vivons. Mais nous perdons de vue que les mots sont des concepts, et non les objets qu’ils désignent (principe de non-identité). Exemple, une « voiture » n’a ni couleur, ni forme, ni marque, ni fonction définis. Pour ces critères il faut parler d’une voiture précise (un break, une décapotable, une Renault?). Ainsi, il est impossible de dessiner « une voiture » en général …
De plus, notre cerveau interprète, « comprend », ce qui est perçu en fonction des expériences, des croyances et autres filtres implantés dans sa mémoire, ce qui fait que 2 personnes ont rarement la même perception ou interprétation, d’un même événement.
Une première conséquence est que nous n’avons pas accès à la Réalité, nous n’avons accès qu’à notre représentation de la réalité.
Et donc notre langage ne peut pas décrire la Réalité, il ne peut que tenter de décrire notre interprétation, notre réalité personnelle.
Donc adieu à l’objectivité et aux vérités absolues … »
J’avais également participé à une conférence en ligne sur le thème « CNV et Neurosciences« . Les chercheurs parlaient du « biais de confirmation » qui fait que l’on perçoit des « faits » en fonction de notre subjectivité, et l’on trouve des faits qui viennent conforter notre interprétation.
C’est exactement ce qu’il se passe dans l’actualité :
– Si je suis anti-vax, je vais trouver des informations qui viennent conforter mon opinion.
– Si je suis pro-vax, je vais également trouver l’information allant dans le même sens.
2/ Distinguer les faits des pensées permet de se rejoindre dans le dialogue
Le paragraphe précédent cloue le bec à la notion « d’objectivité ».
Néanmoins, ce qui est important de retenir, c’est que l’objectif de la CNV n’est pas d’être objectif, mais de se rejoindre sur quelque chose de concret avec lequel les 2 parties sont d’accord pour pouvoir avancer dans le dialogue.
Car si je dis à l’autre que c’est un paresseux (=étiquette/jugement sur l’autre), il y a de fortes chances pour que le dialogue commence mal. Alors que si je nomme ce que la personne a fait, le résultat a plus de chances d’être constructif.
3/ Mon opinion est un jugement, mais est-elle jugeante ?
Limiter l’aspect jugeant dans les mots employés
– Parler de soi en « je ».
– Stopper les insultes et tous les mots étiquetant celui avec qui l’on parle
– Exprimer mes émotions et besoins en plus de mon opinion (je ne le fais peut-être pas assez dans mes articles)
Tu peux lire sur un thème proche l’article sur les 4 accords toltèques écrit par Seb du blog Papa is not perfect ; j’adore le ton et le contenu de son blog ! C’est un peu moi en mec ; d’ailleurs il s’appelle Sébastien 😉
Tout dépend de mon intention
Si je cherche à :
– alerter (tu sais, le syndrome du sauveur, je reconnais qu’il m’arrive d’y être, puis je me réajuste car chacun est responsable de sa vie, je ne vais sauver personne). A ce propos, voici un article de Valériane (coach de vie) qui parle du triangle de Karpman.
– revendiquer
– convaincre
– imposer
– condamner
Alors, la probabilité est forte pour que mon opinion soit perçue comme « jugeante ».
Mais même si je n’émets pas cette intention, la manière dont c’est reçu ne dépend pas de moi, mais de toi qui me lis ou m’écoute.
Mon intention est :
– de m’exprimer, de libérer ma parole
– donner au monde ma « couleur » et mes valeurs
– d’informer pour que les personnes qui résonnent avec cette opinion puissent être influencées positivement dans leurs comportements et leur vie
– de donner de l’information diverse pour montrer les voies possibles
Pour dire que mon opinion est verte, je nomme la tienne qui est bleue, pour autant, je ne condamne pas la bleue d’exister.
Mon opinion est issue de constats
Je me suis rendue compte que lorsque j’exprime une opinion, celle-ci provient généralement de :
– Mon expérience (rien n’est plus tangible que l’expérience propre à chacun).
Tu peux lire à ce sujet le livre d’Olivier Clerc : Mettre de l’ordre en soi.
Pour résumer, il utilise les 4 éléments pour nous permettre de trier les informations qui nous parviennent, accepter l’incertitude et donner de l’importance à nos expériences personnelles.
- La terre : l’expérience directe que quelqu’un vit, la connaissance, le savoir incarné
- L’eau : les émotions, les croyances, ce qui nous met en vie, nous pousse à réaliser un projet.
- L’air : l’intellect, le mental, les hypothèses, les idées
- Le feu : l’esprit (ou l’âme, la dimension spirituelle), synthèse supérieure des trois autres. « L’esprit en nous, nous permet de penser, d’aimer, d’agir. »
D’ailleurs, petite aparté, au moment où j’écris ce passage, mon fils de presque 6 ans qui est en train de prendre son goûter en face de moi s’est mis à me dire « Maman, les 4 éléments, c’est l’air, la terre, l’eau et le feu », alors que je ne lui parlais pas de mon écrit et que le livre n’était même pas sorti! Cette expérience me permet encore une fois de confirmer le titre de mon blog 🙂
– L’expérience d’autrui en laquelle j’ai confiance, basée sur un constat de faits.
En l’occurrence, je fais confiance à quelques personnes expertes en leur domaine qui ont constaté après plusieurs années d’expérience, que tels faits engendrent telles conséquences.
Si je prends l’exemple de « l’éducation positive » aujourd’hui, il a fallu constater les dégâts de « l’éducation noire » aux siècles précédents décrits par Alice Miller pour réaliser que ce serait bien de faire autrement !
Pour conclure :
- Même si j’ai une opinion sur tel ou tel sujet, finalement, seul le temps permettra de faire un constat des conséquences de nos choix respectifs.
- Si tu viens me consulter pour une séance, je ne vais pas te plaquer mes opinions sur les tiennes, j’accueillerai les tiennes car le respect de nos différences, l’écoute et l’empathie sont mes maîtres mots !
- Je vais apprendre à accepter de déplaire (!) et de plaire 🙂
4/ Les avantages d’avoir et d’exprimer une opinion
Jauger le degré de confiance que j’ai en l’autre
D’abord, quand quelqu’un en face de moi est clair au sujet de son opinion, cela me permet d’avoir de la clarté, de situer l’autre et de jauger la confiance que je peux avoir en lui.
Rester spontané
Apprendre la CNV m’a permis de mettre de la conscience sur ce qu’il y a à la racine de mes opinions et pensées, d’y ajouter une perspective plus grande.
Et pour moi, c’est ce qui compte le plus. Maintenant, cet enseignement ne devrait, selon moi, pas être l’occasion de se censurer ou se culpabiliser pour exprimer une opinion car la spontanéité et le naturel sont de précieuses qualités.
La spontanéité étant une composante de l’amour, elle est d’autant plus importante à privilégier avec nos enfants ! Si je ne suis pas naturel.le avec mes enfants, avec qui je peux l’être ? (Tout en étant bienveillant bien-sûr)
La vision spirituelle de l’incarnation et des choix
Ensuite, notre âme est incarnée dans notre corps physique et fait des choix pour savoir qui elle est. Notre monde est fait de dualité et nous permet de nous situer. C’est là la beauté de l’expérience terrestre. C’est en lisant cela dans le best-seller Conversations avec Dieu que cela a fort résonné en moi.
Si j’ai connu la guerre, je voudrais peut-être connaître la paix.
Si en tant qu’enfant, j’ai connu la maltraitance, en tant qu’adulte, il se peut que j’aspire à être bienveillante avec moi-même et avec mes enfants. Etc.
Mais au fond, peu importent les choix que l’on fait, ils sont seulement des expériences qui nous permettent de mieux nous connaître en tant qu’âme.
Nous y sommes poussés de toutes façons
Enfin, il se peut qu’il soit parfois difficile de prendre position, de se forger un avis, une opinion.
Pourtant, il me semble que ces dernier temps, le collectif nous pousse à aller dans ce sens, à avoir une opinion, quelle qu’elle soit d’ailleurs.
Plus on est pressés comme des citrons, plus notre jus doit sortir et nous sommes amenés à montrer notre essence. Et ça fera peut-être de l’huile essentielle de citron (ou du café bien fort 😉 )
Ne pas vouloir avoir d’opinion (sous prétexte que ce serait être jugeant) n’est-il pas une manière d’éviter de choisir et de se positionner dans sa vie ?
Ne pas choisir est aussi un choix. C’est faire le choix que d’autres choisissent potentiellement à notre place.
Et bien-sûr, tout ceci n’est que mon opinion 😉
2 commentaires
eric
Sujet très intéressant car il n’est pas toujours facile de transmettre le fond de sa pensée sans y apporter une dimension émotionnelle qui pourrait être mal intertprétéé. Pour ma part j’utilise le tryptique Intuition – Intention – Action … c’est à dire qu’avant de m’exprimer, tant que je peux, je passe mon message par ces trois filtres … Merci pour ce bel article.
Valériane
Tellement de résonnance en moi ! Je suis également passée par ces réflexions, je trouve cela très parlant de le mettre dans un article. Et puis très mignon de partager avec nous le moment avec ton fils 🙂