Communication,  Connaissance de soi,  Enfance

2ème écueil de la CNV et de la « spiritualité »: éviter les émotions « négatives » et les conflits

Je fais une petite série d’articles sur les écueils de la CNV selon la compréhension de chacun.e. Tu peux aller voir le premier sur le thème Croire qu’avoir une opinion c’est être jugeant. Dans celui-ci, j’y inclus la spiritualité style New Age.

La CNV aide à s’affirmer et mieux gérer les conflits

La difficulté à vivre la confrontation, le désaccord, le conflit

  • Etre lisse
  • Ne pas dire
  • Vouloir que les enfants ne se disputent pas, se parlent bien et s’aiment
  • Eviter le conflit avec nos enfants ou quiconque

Il peut y avoir cette tendance à vivre les choses de cette manière, soit pendant une certaine phase de l’apprentissage de la CNV, soit chez certaines personnes plus sensibles que d’autres à ce thème. J’émets l’hypothèse que dans les premiers modules de formation, l’accent est plus mis sur l’écoute et la compréhension de soi et de l’autre, que sur l’expression et l’honnêteté.

En tout cas, c’est vraiment un élément que je n’ai JAMAIS entendu en formation de CNV !

Au contraire, un formateur que j’ai suivi pendant quelques années disait même l’inverse :

Depuis que je pratique la CNV, j’ai plus de conflits qu’avant ! Yoram Mosenzon

Cela s’explique par le fait que la CNV pousse à être plus honnête, à exprimer sa vérité intérieure. Et par le fait qu’elle donne des clés pour vivre un dialogue respectueux dans le désaccord, les situations conflictuelles ou même d’extrême violence. Dans l’article sur les 3 livres qui ont changé ma vie de maman, celui sur la CNV a littéralement changé ma vie.

Pour t’encourager dans la voie de l’expression avec la voix 🙂 je te recommande le livre de Thomas d’Ansembourg Cessez d’être gentil soyez vrai en version livre et en version BD.

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Reconnaître le négatif en soi sans y rester dedans

Conséquences de garder en soi les émotions et ce que l’on juge de négatif

Certains « guides spirituels » peuvent dire que les émotions dites négatives font baisser le taux vibratoire, qu’il est donc mieux de cultiver la joie. Et l’on en arrive à des situations où les personnes rejettent leur colère, leurs sentiments désagréables qu’elles jugent comme étant « négatifs ».

J’aime beaucoup comme Gabrielle Isis en parle dans sa vidéo.

Dans le fond, je me sens en accord avec le fait que la joie procure plus de bien-être sur le long terme.

Cependant, si j’ai de la colère ou quelque chose à dire de potentiellement désagréable pour l’autre, réfréner ou faire comme si tout allait bien est nocif.
Cela entraîne 3 conséquences à ma connaissance :

  • des toxines : Quand les émotions restent à l’intérieur et ne sont pas évacuées, ça crée des toxines, et des maladies sur le long terme. C’est un peu comme si tu avais envie de faire pipi mais que tu te retenais, pendant peut-être 30 ans pour certaines personnes, imagine un peu les dégâts ! Désolée pour l’image mais j’ai été inspirée par mon fils de 6 ans qui parle de pipi / caca assez souvent ! 
  • l’effet cocotte minute : Et après, ça pète ! Mieux vaut les dire au fur et à mesure pour prendre soin de la relation.
  • des fantômes : Ma soeur France, qui est médium passeuse d’âme, a observé que lorsque nos émotions ne sont pas reconnues ni accueillies, donc reléguées à l’inconscience, elles se transforment en « bulles vibratoires autonomes » comme des fantômes.

On a tous une part d’ombre

On est tous des êtres humains, on a tous vécu potentiellement les mêmes émotions à un moment ou un autre de notre vie avec des évènements différents.

On a tous un mental qui sait carburer avec des idées sombres, ou de la jalousie, de la culpabilité, de la honte, de la haine, etc.

La part d’ombre est surtout l’aspect de nous que l’on trouve moins reluisant, que l’on n’aime pas.

La nier en se disant que l’on est (que) dans l’amour et le non-jugement est à mon sens un leurre.

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Le chemin vers l’amour de soi commence par l’acceptation des parts de nous que l’on aime moins. Et c’est pas toujours de la tarte ! 

Être honnête avec soi et avec l’autre

Le petit pas à faire est d’être honnête envers soi, de reconnaître que l’on a telle ou telle pensée, telle émotion vis à vis de cette personne en particulier. Cela ne veut pas dire qu’il faille tout dire à l’autre. Parfois, il est d’ailleurs préférable, dans mon expérience en tout cas, de ne pas dire et de juste s’éloigner, ou d’attendre que l’émotion soit redescendue avant de dire.

Donc, un carnet de notes ou une personne de confiance seront appréciables pour exprimer honnêtement ce qu’il se passe en toi.

Et quand la relation est suffisamment importante pour toi, alors dis-le ! Et si tu apprends à trouver les bons mots (en parlant en JE par exemple) et qu’il y a aussi de vrais sentiments (amour ou amitié), l’interlocuteur est censé t’entendre et t’accueillir dans ce que tu lui dis.

Et avec les enfants ?

Acceptation de l’existence des conflits et du « non-amour »

Que ce soit dans la fratrie ou avec des amis, je crois qu’il est préférable d’accepter qu’ils aient des disputes. Ainsi, ils forgent leur personnalité et leur capacité à résoudre les conflits.

Je trouve sain d’accepter que parfois ils ne s’aiment pas. De ce point de vue là, l’amour est vu comme une émotion « là je t’aime, là je ne t’aime pas ». Et bien c’est ok !!

Par exemple, mon fils me dit parfois qu’il n’aime pas son frère, qu’il voudrait qu’il ne soit pas là (et même qu’il voudrait le tuer!) Au lieu de lui dire qu’il ne devrait pas dire ça, ou « mais non voyons, je sais que tu l’aimes », j’accueille simplement sa parole à l’instant T (en reformulant par exemple), qui sera différente 5min après une fois le problème résolu.

Il y a 4 avantages à accepter qu’il y ait des conflits et des moments de non-amour :

  • leurs émotions désagréables passent plus vite quand elles sont reconnues.
  • tu auras moins de pression de devoir faire en sorte qu’ils s’aiment et s’entendent toujours bien.
  • se confronter permet de forger sa personnalité.
  • tu reconnais leurs parts d’ombres à eux aussi. Car oui, ce ne sont pas que des petits anges d’amour! Cela les aidera à grandir avec une acceptation plus grande de qui ils sont et de tout ce qu’ils ressentent. Accepter la parole oui, mais pas tous les actes.
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Leur montrer le chemin de la résolution des conflits.

Ensuite, je trouve très important qu’il y ait une « culture de résolution pacifique des conflits » afin que les adultes puissent d’abord être un exemple, et les accompagner quand ils en vivent. Je t’invite à lire la dernière partie de l’article sur la politesse qui évoque le fait de faire s’excuser un enfant, et les questionnements différents que l’on peut amener à un enfant grâce au domaine de la justice restaurative.

Car sinon, les vieux réflexes ressurgissent et l’on finit par créer de la jalousie supplémentaire ou un conflit latent encore plus gros.

Le livre de Faber et Mazlish Frères et Soeurs sans rivalité illustre très bien comment l’on peut s’y prendre.

En quelques mots, il s’agit de les laisser gérer leur conflit quand il est encore de faible intensité. On les encourage en leur disant « je suis sûre que vous allez trouver une solution, quand vous l’avez, venez me voir« . Au lieu de jouer au juge, le parent fait monter la confiance en soi de ses enfants en leur permettant d’être créateurs de leurs propres solutions, celles auxquelles on n’aurait même pas pensées.

Tu peux aussi me contacter si tu veux être accompagnée dans ta situation personnelle avec tes enfants.

Si vous avez aimé l'article, que dites-vous de le partager ? ;)

9 commentaires

  • Sophie

    Merci pour cet article et les recommandations de livres! Je suis complètement d’accord avec toi sur le fait que même les émotions dites « négatives » doivent être exprimées. Enseigner à mes enfants à les exprimer de facon non violente est sans doute la tâche la plus difficile pour moi en tant que maman car j’ai encore beaucoup de mal à ne pas prendre la colère de plein fouet mais c’est aussi un beau cadeau qui me permet de faire un travail sur moi-même.

  • Mélanie

    Très bon article, avec beaucoup de pistes pour apprendre à accepter les émotions négatives. Je pense que cela fait partie des choses les plus difficiles à mettre en place avec les enfants. Le mien va avoir 3 ans et c’est là que tout se joue ! Mais je trouve que quand on arrive à accepter qu’elles font partie de la vie et à les « gérer », elles décuplent aussi les émotions positives !

    • Bastienne

      Qu’entends-tu par « c’est là que tout se joue » Mélanie ? C’est un bon moment pour montrer l’exemple mais je ne crois pas qu’il y ait d’âge limite ou idéal pour exprimer l’émotionnel. Eh oui, en tous cas, c’est ça qui fait qu’on est en vie 🙂

  • Klayros

    Dans tous les cas, les injonctions (peu importe dans quel sens) ne sont pas quelque chose de très bénéfiques. En effet, je trouve préférable d’apprendre aux enfants (et aux adultes) à être honnêtes envers soi-même et les autres, même si parfois c’est pas « joli » ou arrangeant pour les autres.

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