Communication,  Enfance

5 positionnements quand l’enfant « provoque » 

1/ Chercher ce que veut dire pour toi « mon enfant me provoque »

Le verbe « provoquer » évoque celui de « chercher » comme le suggère Catherine Dumonteil-Kremer dans son livre Une nouvelle autorité sans punition ni fessée.

Ce mot fait penser au fait de faire exprès d’agir de manière inappropriée dans l’intention d’embêter.

La première chose que tu peux faire est de définir ce qu’est pour toi la provocation.

Que fait précisément ton enfant qui te fait dire qu’il te cherche ?

Plus tes faits seront précis, plus tu pourras agir sur ce qui t’exaspère dans l’attitude de ton enfant.

Nommer des faits permet aussi de distinguer l’enfant de ses comportements et d’aller dans une direction de retrouver l’harmonie et le plaisir à être ensemble.

2/ Changer ton interprétation des évènements

C’est la deuxième étape à mettre en œuvre qui se trouve au cœur de notre schéma de pensée.

Si l’on interprète la situation autrement, notre réaction de parent sera moins forte (voire carrément calme).

« Votre enfant a de bonnes raisons pour agir comme il le fait. Il ne fait rien contre vous, il grandit et tente de vivre toutes les expériences exaltantes que cela entraîne. »

Si l’on persiste à penser qu’il nous provoque, le risque est qu’un cercle vicieux se mette en place. Comme l’on s’attend à ce qu’il ait tel comportement, il y a de grandes probabilités qu’il se comporte comme attendu.

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C’est ce que décrit l’effet Pygmalion qui a été étudié en pédagogie. Lorsque des professeurs s’entendent dire en début d’année qu’ils ont une classe super qui travaille bien, alors la classe se comportera comme attendu. L’effet inverse sur le même principe est appelé l’effet Golem.

Une autre vision de la « provocation » par le Design Humain

J’ai reçu lors d’un rdv, l’analyse en Design Humain de certains traits de caractère de mes enfants et surtout de notre interaction.

Il se trouve que pour un de mes fils, il a ce petit trait de caractère de « provocation ». L’analyste voulait dire par là qu’une de ses manières de décharger son énergie va être en confrontant et en provoquant pour sentir où l’autre en face de lui se trouve émotionnellement.

Dans les faits, je trouve en effet intéressant de voir que mon fils de 18 mois joue ou se défoule en nous tirant le nez, les oreilles, les cheveux jusqu’à nous faire mal, ou bien en me prenant les lunettes sur le nez par surprise et en rigolant.

Mon ainé ne faisait absolument pas cela. Cela dépend bien-entendu des enfants puisque le design de chacun est spécifique à lui-même. Mais peut-être que c’est une piste à creuser pour ton enfant ?!

Le Design Humain est un outil de connaissance de soi, basé sur les coordonnées de naissance, et qui reflète comment utiliser au mieux notre potentiel. Tu peux lire cet article, basé sur ma propre expérience avec cet outil. C’est encore différent de l’Ennéagramme, qui lui, est un outil basé sur la construction psychologique.

2/ De quoi ton enfant a t-il besoin ?

Catherine Dumonteil-Kremer nous dit ceci dans son livre : un enfant qui cherche un adulte essaie d’obtenir son attention.

La deuxième étape est d’enquêter sur les besoins de notre enfant.

Qu’est-ce qui le motive à agir de la sorte ?

L’invitation est donc ici de lui poser la question.

Les enfants en bas âge étant dans la phase de construction de leur langage, c’est aux adultes de faire un petit effort de diversification du leur et notamment autour des besoins. Je t’invite à lire l’article à propos des 4 bénéfices à vivre la CNV en famille.

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L’idée est de leur poser des questions fermées.

Les questions fermées sont adaptées aussi chez les adultes car la personne peut sentir plus rapidement si ça fait OUI ou NON en elle, plutôt que de se mettre à chercher de quoi elle a besoin.

On m’a déjà exprimé la crainte que l’enfant puisse être influencé par la proposition du parent. Je crois au contraire que si la question est posée sans interprétation de notre part, l’enfant se sent libre de répondre « non ».

Tu peux aller voir cet article pour trouver des ressources telles que des cartes et un poster à télécharger gratuitement sur le langage des sentiments et des besoins.

Des exemples en vrac :

Est-ce que tu es plein d’énergie et tu as besoin de te dépenser ?
Est-ce que tu aimes exprimer ta joie de manière intense ?
Est-ce que tu voudrais choisir ?
Est-ce que tu te sens triste d’arrêter cette activité / de quitter tes amis et c’est un peu ta manière à toi de dire que tu voudrais continuer à t’amuser ?
Est-ce que tu t’ennuies, tu aimerais avoir un compagnon de jeu ?

Généralement, quand on reconnaît ce qu’il se passe en lui, l’enfant se pose, quelque chose s’apaise.

3/ Besoin de décharge émotionnelle

Et parfois, il n’y a pas d’apaisement malgré la reconnaissance de ce qu’il vit par le reflet.

Derrière des comportements qui font penser à de la provocation, il y a un besoin de décharger des émotions.

C’est ce que nous partage Aletha Solter dans son livre sur les pleurs et colères des bébés et des enfants, dont je parle dans cet article.

Des frustrations accumulées, de la colère ou un simple besoin de décharge d’énergie comme dans mon exemple sur le rdv de Design Humain.

L’idéal est de te sentir spacieux-se intérieurement pour entendre sa décharge, en étant soit en contact physique rapproché soit plus éloigné, mais en restant à l’écoute.

Tu peux continuer à cuisiner ton repas, répondre aux besoins physiologiques de tes autres enfants et entendre les sentiments et les besoins qui se trouvent derrière un comportement colérique, râleur, triste ou autre.

Je n’ai pas dit que c’était simple, mais je veux juste dire que tu n’as pas besoin de tout lâcher pour n’être qu’avec ton enfant.

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Si tu sens ta propre colère monter, je t’invite à lire cet article sur la colère pour y trouver quelques clés.

4/ Désamorcer par le jeu

Il y a parfois de drôles de pirouettes que l’on peut faire pour désamorcer la situation.

Par exemple, il m’est arrivé de voir mon fils ultra énervé pour quelque chose qui me semble anodin et qui s’apprête à me crier « caca ». Je l’ai surpris en lui disant « caca » en premier en souriant.

Si ton enfant te fait des grimaces, vous pouvez partir en concours de grimaces.

S’il a l’intention de te donner une tape, tu peux tenter les chatouilles ou chahuter, faire un jeu de batailles.

Ce qui marche le mieux est d’avoir un comportement complètement inattendu (mais bienveillant) pour l’enfant.

5/ Anticiper les situations problématiques

Il y a un intérêt à avoir nommé pour toi-même les faits dans le positionnement 1 (sur un cahier par exemple) car cela te permettra d’anticiper sur ceux-ci.

Tu pourras ainsi lui exprimer ce que tu attends de lui dans telle situation, ou discuter des solutions que vous pouvez mettre en place ensemble si le comportement se reproduit. Cela est évidemment plus facile lorsque l’enfant a plus de 3 ans, âge auquel les règles sociales et de la maison commencent à s’imprimer dans son cerveau (partie cortex).

Comme en parle très bien Alfie Kohn dans son livre Aimer nos enfants inconditionnellement, l’idée est plutôt de voir le comportement non pas comme sujet à punition, mais comme un problème à résoudre ensemble.

Donc tu peux mettre en place des actions pour anticiper la difficulté.

Cela peut être de discuter tranquillement, lorsqu’il n’y a aucune tension, du problème récurrent dans telle situation.

Quels sont tes besoins à toi parent ? Comment aimerais-tu que ça se passe ?

Exprime lui ce que tu attends concrètement de lui au lieu de ce que tu ne veux plus.

Que te répond ton enfant ? Se sent-il capable ? A t-il envie de faire autrement et de coopérer ?

Tu essayes et tu me dis ce que ça donne pour toi ?

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