Blessure du rejet et du reniement en action
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Cet article fait suite à celui sur les 5 blessures de l’âme en explorant celle du rejet. Je l’agrémente en abordant la notion de reniement. Livrer mon expérience personnelle est une manière de montrer un exemple sur comment aller toi-même explorer la ou les blessures dans lesquelles tu te serais reconnu.e. L’action est importante, sinon, le risque est de rester à la surface d’une problématique.
L’expérience révèle la problématique
Comme il ne suffit pas que quelqu’un nous dise que l’on est concerné par une problématique pour en prendre réellement conscience, voilà ce que la vie m’a montré à travers ses signes.
Les signes et repères que je te montre principalement sur ce blog sont ceux renvoyés par la vie à travers les enfants (et quoi de plus vivant qu’un enfant franchement ?).
En l’occurrence les miens. Mais au delà de te raconter ma vie, ce qui m’importe en écrivant, est que tu fasses des liens avec ta propre vie en voyant ce que tes enfants te renvoient.
Tu peux voir à ce propos mon article Maladie a dit Cherche et Trouve qui aborde un mode d’emploi sous forme de jeu pour découvrir ce qui se cache derrière un comportement particulier ou une maladie.
La blessure du rejet, de la conception à 1 an
La blessure du rejet a été une évidence quand je l’ai lue. Celle de l’injustice me parlait en premier, mais la priorité du moment était le rejet.
Il est décrit dans le livre comme étant dès la conception. Jusque là, je coche: j’étais attendue garçon. Et j’ai même exprimé leur désir de sexe opposé par une hernie inguinale encore nourrisson (c’est un bout d’intestin qui sort au niveau de l’aine. Pas mal l’imitation pénis, non ?)
Avec le parent du même sexe
Lise Bourbeau explique que cette blessure du rejet est généralement en lien avec le parent du même sexe que soi. Elle dit également que les blessures se reproduisent de génération en génération.
La même blessure de génération en génération
Lise Bourbeau explique que généralement, quand l’enfant a ressenti du rejet, il rejette aussi son parent.
J’ai ressenti du rejet de la part de ma mère, et je ne serais absolument pas étonnée qu’elle me dise qu’elle se sente rejetée par moi. Je vois aussi ce rejet de sa propre mère sur elle, et elle vis-à-vis de sa mère.
Expérimentation du rejet avec mon fils
Enceinte, flashback
Lors de la lecture du livre et du travail proposé par la thérapeute, je vois bien que j’ai moi-même reproduit cette attente d’un enfant d’un autre sexe que ce que la vie m’a présenté . Je voulais une fille, j’ai eu deux garçons !
Quelques jours plus tard, lors de ma formation pour devenir doula, j’ai exprimé ce que je me suis remémorée pendant ma première grossesse : un ressenti de panique à l’idée de ne pouvoir arrêter le processus de grossesse ! Le bébé grandit et je ne peux pas l’arrêter ni l’enlever !
Peut-être que tu seras choqué.e par ces paroles. Ou pas car tu pourrais t’y reconnaître.
La doula est là pour éclairer les tabous et sujets honteux à la lampe torche (à commencer par les miens), alors j’aspire à prendre gentiment la honte par la main et lui dire de s’en aller pour aller voir tous ces endroits sombres et malades. Car ce sont aussi eux qui freinent les âmes pour s’incarner.
A cet instant, la formatrice dit spontanément « ah oui, là, on est clairement dans du rejet ! », comme si j’avais voulu, inconsciemment, rejeter mon enfant de mon corps.
Oups… je tente tant bien que mal de rester attentive pour le reste de la matinée et j’accueille.
6 ans plus tard
Lorsque je vis de la colère avec mon propre fils, je sens en moi cette attitude de rejet. Une énergie qui veut physiquement le repousser.
Peut-être que lui ne le ressentira pas comme tel, que s’imprimera une autre blessure que celle du rejet (j’espère la plus minime possible).
Un soir, alors que j’étais très énervée avec ce fort ressenti, je suis allée décharger seule (crier) dans une pièce de la maison. Quelques minutes plus tard, il m’a rejoint et a accepté ce que je lui proposais plus tôt : regarder ensemble le poster avec le bonhomme girafe pour exprimer chacun nos émotions et nos besoins (à télécharger sur cette page). C’était un moment très doux même si j’étais encore en proie avec un fort émotionnel. Il m’a exprimé avoir besoin d’affection, câlins, bisous (pas étonnant !). Après avoir discuté des solutions que l’on pourrait trouver pour une prochaine fois, il a vu un rouleau de papier à 4 mètres de là et me dit :
« Maman est-ce qu’on peut regarder l’arbre généalogique ? ». C’est en effet une idée de cadeau que j’avais suggérée à ma mère, chose qu’elle a faite avec plaisir pour l’anniversaire de ses 6 ans.
Sa demande (2 soirs d’affilée) est pour moi révélatrice de ce que je devais voir : prendre conscience et ressentir le reniement.
Du rejet au reniement
Pour Lise Bourbeau, le reniement est la peur du contrôlant avec une blessure de trahison. Elle explique que la personne ayant une blessure de rejet ressent le fait de ne pas avoir le droit d’exister. Personnellement cette fois, je trouve que le rejet et le reniement sont proches. Mes autres apprentissages font le lien entre l’existence d’un individu (cette sensation d’exister, de ne pas être « rien ») et son appartenance.
Repères de la pratique en épigénétique
Je m’aide des supports de cette formation pour cheminer.
Le reniement, c’est quand un être humain croit qu’il peut changer d’appartenance familiale voire d’espèce et/ou qu’il peut renier les siens.
Mais si, quelque part dans la lignée, une personne ressent que son existence n’a pas de valeur, c’est là qu’elle cherche une autre appartenance (souvent, celle de la personne avec qui le couple est formé). C’est comme si elle cherchait à effacer une partie de son ADN.
La distinction est faite entre « ne plus être en relation » (choix de chacun tout à fait ok) et « effacer notre appartenance commune et donc notre ADN » (impossible ! mais si l’individu fait cela, le risque est la mutation des gènes).
Dans quels cas on trouve du reniement :
– enfant déshérité
– tu crois que tu as des mauvais gènes
– enfant considéré comme étranger à la famille (ce que perçoit généralement l’enfant victime d’inceste)
– tu ne t’entends plus avec tes proches et tu penses « c’est plus mon père ; c’est plus mon frère ou autre »
– parents qui se séparent, reforment un couple et ne font plus cas des enfants de leur première union puisque celle-ci ne leur a pas apporté satisfaction. Ou le parent qui ne veut plus voir ses propres enfants et dit que les enfants de sa nouvelle moitié sont comme ses enfants.
– ancienne union amoureuse qualifiée d’erreur, qui « n’aurait jamais dû exister » (l’enfant entend qu’IL n’aurait jamais dû exister puisqu’il est issu de cette union.)
– tout ressenti subtil suite à des comportements et des mots, qui te fait dire que tu n’appartiens pas à ta famille de sang. Par exemple, que l’on m’ait dit que la famille était présente aux fiançailles de ma jeune sœur alors que je n’ai pas été invitée (alors qu’il n’y a aucun conflit d’ouvert). Cela sous-entend que je ne fais pas partie de la famille.
Mes autres expériences du moment
– L’expérience de reniement de la part d’une nièce à mon compagnon.
– La même chose dans ma famille : le silence constant autour d’une de mes sœurs qui n’est plus en contact avec notre famille, à part moi et une tante ; avoir entendu « ce n’est plus ma soeur ». Cela fait penser au fait qu’elle est comme rayée de l’arbre généalogique.
– Le matin après la colère, mon fils me dit qu’il veut être un animal variable (comme les hermines qui changent de couleur en hiver et été), et le lendemain, qu’il a rêvé qu’il était un chaton. Tu vois, là on change carrément d’espèce ! Un peu comme Brigitte Bardot avec les phoques ou ces types qui se prennent pour des chiens.
Je n’en fais pas plus cas que ça, mais j’écoute ! Les mots et les maux de mes enfants sont toujours très révélateurs.
Guérison du rejet et du reniement
Oponopono
Lise Bourbeau explique que pour chaque blessure, c’est généralement qu’on la fait aussi subir aux autres.
A méditer.
Elle dit que l’on a intérêt à accepter l’idée que l’on puisse rejeter (ou trahir, abandonner etc).
Comme je n’aspire pas à continuer ce schéma avec mes enfants, je me suis dit qu’il y avait une phase d’acceptation nécessaire à cette attitude, tout en enrayant le processus.
Le processus Ho’ponopono est une sagesse hawaïenne et veut dire « corriger ce qui est erroné ». Le faire m’a fait du bien et il me paraît adapté pour aller vers la guérison de ces 5 blessures.
C’est dans la série de BDs du Trésor oublié de l’arc en ciel que je l’ai trouvé le mieux illustré et expliqué. Le voici :
Il peut être résumé avec 4 étapes :
– DESOLE.E. Je suis désolé.e d’avoir encore des mémoires erronées de souffrance en lien avec le rejet (l’abandon, la trahison, l’humiliation…).
– PARDON. Je pardonne à mes mémoires d’avoir créé cette situation. Je pardonne à mes parents, et à tous ceux avant eux qui ont participé à perpétuer cette mémoire.
– MERCI. Je sais avec gratitude que la vie va me soutenir. Je la remercie pour cette situation qui me permet de prendre conscience de ces mémoires, de les déposer. Je remercie mes enfants de m’avoir montré ces mémoires. Ou qui ou quoi que ce soit d’autre 😉
– JE M’AIME. J’aime la vie qui me pousse à apprendre. Je m’aime tel.le que je suis.
Comme toute démarche de développement personnel, elle peut être faite de manière assez mentale, sans que cela ait un effet quelconque. Elle peut aussi être ressentie. Ce qui m’aide pour distinguer les deux, c’est mon degré d’investissement et les émotions qui en ressortent. Plus je suis investie et ressens des émotions, plus le processus est efficace.
État d’esprit face au reniement
Notre âme a beau avoir sa propre famille d’âme, venir d’une planète lointaine…il n’empêche que notre corps physique et notre structure cérébrale ont des repères bien terrestres avec une famille de sang.
La première des choses est d’arrêter de croire que l’on peut changer d’appartenance ou de rejeter des membres de sa famille en les reniant. Ce n’est pas parce qu’on ne s’entend pas avec notre famille et/ou que leurs actes sont inacceptables, que l’on peut rayer notre ADN.
Le but du jeu est d’accepter que l’on nous a transmis du bon et du mauvais et que c’est grâce à tout cela que nous sommes riches. Si tu veux une image sympa, la voici : C’est un peu l’idée que même s’il y a beaucoup de « caca » transmis, on peut le faire fructifier pour en faire un compost de qualité avec lequel on plantera des arbres qui donneront de bons fruits.
Une deuxième chose que l’on peut faire, c’est de se mettre en contact avec la valeur innée de notre existence, indépendamment de ce que l’on fait, de notre productivité.
Autrement dit, on peut donner une valeur (ou un prix) à ce que l’on fait, mais on arrête de donner de la valeur à notre existence à travers ce que l’on fait. Car on a de la valeur par le simple fait d’exister.
On distingue ainsi l’être et le faire.
Ça va? tu m’as suivi ? Comment c’était pour toi de lire cet article ? Dis-le en commentaire si le coeur t’en dit 🙂
Sache aussi que je peux t’accompagner ponctuellement ou de manière suivie si tu rencontres une situation dans laquelle tu penses que mon éclairage pourrait t’apporter. Clique ici pour en savoir plus.
10 commentaires
Vincent
Merci Bastienne pour cet article.
En somme, accepter que l’on est humains, que l’on commet des erreurs, mais savoir les exprimer et se pardonner pour ramener à soi ce/ceux que l’on a rejetés instinctivement ?
Bastienne
Comme la plupart de ces comportements sont inconscients, la première chose à faire est d’en prendre conscience en nous et autour de nous et choisir ce que l’on accepte ou pas. La phase « se pardonner pour ses erreurs » est indispensable mais elle vient ensuite (notamment avec le oponopono par ex).
Anna
Tu l’exprime et tu l’accepte si bien ! Pourtant c’est quelque chose que j’ai peur de transmettre à mes enfants. La clé est peut être l’acceptation ?
Bastienne
Tu as peur de transmettre tes blessures à tes enfants, c’est cela ? Ce que je t’invite à faire c’est à prendre conscience que l’on transmet du bon et du mauvais (nos meilleurs côtés de nous-mêmes et nos erreurs, la peur que nos traumas se répètent etc). C’est avec tout ce bagage que tes enfants vont construire leur vie. Tu peux aussi, quand tu prends conscience d’une blessure que tu reproduis, énoncer pour toi-même que ça s’arrête; demander pardon à ton enfant pour cette « patate chaude inconsciente » que tu reproduis. Quand on met des mots, on évite des maux 🙂 J’espère que ces qqs mots te soutiendront 🙂
Bénédicte
Intéressant d’utiliser le processus Ho’ponopono pour l’acceptation et la guérison des blessures, et la blessure de rejet se cache (plus ou moins) en chacun de nous. J’aime bien le dessin.
Laurence Nagy
merci Bastienne, tu m’aides, tu es formidable
Deltrey - DLD Communication Digitale
Analyse et retour d’expérience très intéressants.
C’est fou ce qu’un parent peut transmettre à son enfant consciemment ou non. J’ai clairement eu un rejet de ma mère pendant longtemps à cause du sien depuis l’enfance. Ca m’aide à comprendre plein de choses sur mon comportement. Merci
Bastienne
Merci Deltrey pour ton témoignage ! Je suis contente de contribuer à ces prises de conscience 🙂
Jordane
Merci pour tes explications toujours aussi claires et inspirantes ! Et je saisi beaucoup mieux l’intérêt et la puissance de l’Ho’ponono avec « ton application concrète » face à la blessure du rejet. Le dessin illustre super bien le processus.
Arnaud - Tuto Vidéo
Merci Bastienne pour cet article très complet eti très instructif. J’y ai appris beaucoup de choses. 👌🏼